Quarantaine et premiers tours de roue en Turquie - Km 8265,45

13 janvier 2021 ; nous sortons de notre tanière sur les bords de la Mer Noire dans le village de Primorsko. 3 jours d’arrêt forcé par une météo catastrophique et une vilaine contracture musculaire à l’épaule pour moi. On ne fait rien, et je le vis plutôt bien. Camille a davantage la bougeotte et s’aventure chaque jour dans une courte promenade au bord de la mer dont elle rentre bien ratouillée, le sourire jusqu'aux oreilles ! Dehors, il a plu énormément, sans répit et une fois regrimpés sur nos bicyclettes, nous en mesurons les conséquences sur le bord des routes. Mes douleurs à l’épaule se sont apaisées et nous reprenons la route tranquillement. Nous longeons encore un peu la Mer Noire avant de virer à l’Ouest, dans les terres vallonnées, en direction de Malko Tarnovo ; dernier village avant le poste frontière bulgaro-turc. On traverse de splendides paysages de forêts avec quelques bonnes montées. On sent clairement que nous sommes aux portes de l’Europe, une Europe qui se protège silencieusement et avec dureté d’une invasion invisible qu’ils nomment lâchement « crise migratoire ». Nous croisons de nombreux 4x4 de la police des frontières. En voyant les imposants sommets au loin qui nous paraissent infranchissables et à la vue de ces viriles véhicules militaires qui sillonnent ces petites routes forestières, on ne peut s’empêcher de penser aux épreuves que vivent ces voyageurs qui fuient l’atrocité de la guerre ou des politiques radicalisées, cherchant un refuge imaginé à l’Ouest. Étrange sensation d’être nous aussi sur les routes ; les mêmes routes, dans un confort d’un voyage choisi et quasi sans risque. Sentiment d’injustice immense, questionnements infinis et sans réponse valable...

Le ciel au dessus nos têtes est menaçant et plus on s’approche de Malko Tarnovo, plus il fait froid. On prend tranquillement de l’altitude. Nous décidons de nous arrêter dans ce village qui est situé à seulement 7 kilomètres de la frontière et d’y louer un petit appartement pour la nuit, au 4e étage d’un immeuble un peu vieillot. Des tas de bûches stationnent près des chaussures devant chacune des portes. On y passe une bonne nuit et dès le lendemain, nous nous dirigeons vers l’hôpital pour se renseigner sur les possibilités d’y faire un test PCR qui semble nécessaire à notre entrée en Turquie. L’hôpital en question s’avère être en bien mauvais état et quand on arrive enfin à trouver quelqu’un, on nous informe sans surprise que pour se faire tester l’hôpital le plus proche est celui de Burgas où nous étions quelques jours auparavant. On réfléchit à plusieurs solutions : le bus, retourner à vélo (2 jours). On contacte aussi quelques membres du réseau « Warmshowers » en Turquie. L’un d’eux nous répond rapidement et se propose de nous aider à passer la frontière sans test PCR à condition d’y faire une quarantaine de 7 jours à notre arrivée. Il dit qu’il peut aussi nous avoir un plan pour un appartement à 10€/nuit. Ça le fait pour nous alors on se donne rendez vous à 13h30 à la frontière ! On y arrive vite et nous nous arrêtons juste un kilomètre avant pour l’attendre dans une station-service. Pas le temps de boire mon café que le voilà déjà qui arrive et nous invite à le suivre. Nous passons le premier poste frontière pour sortir de la Bulgarie avec un contrôle méticuleux, fouille de sacoches et questions diverses sur nos intentions de voyage. Du côté turc, on nous invite à entrer dans un petit bungalow ou notre bonhomme est assis avec un thé, occupé à discuter avec les policiers et militaires présents. Il semble assez à l’aise voire familier. Nous pensons tout de suite qu’il est lui aussi un militaire, peut être à la retraite. La situation s’avère un peu stressante pour nous car on a du mal à tout comprendre. Tout va vite, on nous fait signer des papiers rédigés en turc pour notre mise en quarantaine. On nous offre un café qu’on boit dans le bungalow masque sous le menton. Le policier qui tape à l’ordinateur fume une clope et de nombreux coups de téléphone sont passés : on parle de nous. On finit par sortir et on nous invite à rejoindre le poste frontière turc, quelques mètres plus loin. Nous avons le privilège d’une 2e fouille et notre « passeur » nommé Vedat nous indique l’adresse où on doit maintenant se rendre ; c’est à 40 kilomètres de là et il nous propose de prendre quelques uns de nos bagages pour nous alléger. Sans trop réfléchir, on lui donne et une fois lancés, on se dit qu’on a plutôt intérêt à se retrouver au bout du chemin car on lui a quand même donné, sans le connaître, pas mal de nos affaires. Confiance, zen attitude !

C’est comme ça que nous parcourons nos premiers kilomètres en Turquie. Les paysages sont déjà très beaux ; montagneux. On respire à fond des 2 narines car on sait que dans 2h on sera enfermés dans un appartement d’une ville dont on ignore tout...

La route se fait assez vite. En deux bonnes heures nous arrivons à Kırklareli. À peine arrivés dans les premiers faubourgs de la ville, après avoir reçu l’accueil gueulard d’une meute de chiens plus impressionnants que mordants, notre homme déboule en voiture au coin d’une rue et nous invite à le suivre. Sur le siège passager, un autre homme ; barbu, les cheveux hirsutes et les sourcils bruns. Il nous lance un sourire rapide. Ils nous invitent à les suivre et on arrive rapidement au pied d’un grand escalier au cœur d’un quartier de la ville. La maison est en haut et il nous faut hisser une nouvelle fois bagages et vélos par le petit escalier étroit qui mène au premier étage. C’est à peu près à ce moment qu’on s’aperçoit que l’appartement est en fait habité par Eder, le bonhomme qui accompagne Vedat... Surprise ! L’entrée est en bazar ; il pousse avec maladresse les affaires pour garder nos vélos. On réalise qu’on va passer une semaine, 24h/24 avec un turc qui ne parle pas un mot d’anglais et encore moins de français. Si on voulait du piquant et de l’inattendu, nous voilà servis !

On s’installe donc après avoir fait quelques courses pour le week-end. 2 canapés dépliés seront nos lits. Ouf, il y a un grand balcon et une connexion à Internet. Cuisine et salle de bain sont d’un entretien léger. Petit à petit, on se détend et on passe notre première nuit de quarantaine après un bon repas de pain trempé dans de l’œuf avec du yaourt.

Le lendemain matin, nouvelle surprise. Nous voulons étendre la lessive que Eder à gentiment mise en route la veille au soir et nous découvrons que quelques uns de nos vêtements sont complètement déchiquetés ! Parmi les dégâts, une manchette « brioches la boulangère » portée par Thomas Voeckler et mon nouveau maillot acheté au décathlon de Rijeka en Croatie. Pas content le père Juju et Camille non plus ! Eder se réveille sur les coups de 11h et conscient de notre mécontentement, il quitte l’appartement catastrophé, avec nos vêtements abîmés et encore mouillés. On se dit qu’on a peut-être un peu noirci le tableau... On attend 1h et le voilà qui revient. Le linge est réparé – recousu un peu grossièrement – et on s’empresse de le mettre à l’abri d’autres tentatives de lessive ou autre... Sentant que la situation a rendu notre gentil geôlier un peu nerveux, on lui fait comprendre qu’il n’y a rien de grave et que désormais, tout allait bien se passer.

La suite de notre semaine de quarantaine se passera bien et de manière très ritualisée : on se lève et on attend Eder qui se réveille tard. On mange fromage, œufs, tomates, olives, concombre et pain. Sans oublier 3 ou 4 ou même 5 thés. Ensuite, c’est le temps d’une virée en ville pour Eder ; l’occasion pour nous de se retrouver un peu plus tranquilles. Vers 15h30, il rentre, on prend du thé et on regarde la télé – des documentaires animaliers –dans la seule pièce ou il y a du chauffage : un petit bureau de 6 mètres carrés. 17h, repas toujours très copieux. Aux alentours de 18h15, au coucher du soleil, Eder rejoint sa chambre pour la prière. Ensuite, on boit du thé toute la soirée avec des fruits devant les informations à la télé et des émissions de musique. À 22h pile, tout le monde au lit et tous les jours c’est la même limonade. Quelle semaine !

Petit à petit, on devient bien copain avec Ender et l’ambiance devient sympathique ; chacun trouve sa place, son espace. Il nous raconte ses aventures de camping, son service militaire à Chypre, on parle musique en suivant avec assiduité les émissions de chansons à la télé. On arrive à communiquer tant bien que mal via une application de traduction et nous apprenons rapidement quelques mots turcs qui nous permettent de répondre aux situations les plus courantes. Chaque jour, un bénévole du croissant-rouge vient sonner pour vérifier que nous respectons bien la quarantaine et nous proposer son aide. Pour les courses, c’est Eder qui s’en charge. On comprend qu’il est dans une situation précaire et nous lui donnons quelques lira turcs pour faire les courses. Il revient avec une quantité phénoménale de nourriture et un sac rempli de biscuits pour moi. Ça semble le rendre très heureux car une de ses passions est de manger et de se taper joyeusement sur le ventre une fois le repas avalé. On finira par le surnommer gentiment « bouffe tout ». La semaine passe lentement mais sûrement et on commence à avoir sérieusement la bougeotte.

Cette quarantaine sera malheureusement bien occupée par de nombreux appels avec la famille en Vendée. C’est en effet cette semaine là que tonton Rémi a choisi pour s’en aller vers d’autres horizons. Pas très facile à vivre à distance, même si on s’y attendait. Ces moments particuliers où des êtres chers sont partis resteront des marqueurs émotionnels forts de ce voyage. Heureusement, nous sommes deux et les quelques échanges vidéos avec la famille aident à surmonter cette épreuve. Maintenant, il nous faut continuer notre route, poursuivre notre voyage et pédaler encore, comme tonton Rémi le souhaitait et comme il nous y a encouragé jusqu’à ses derniers instants.

Nous sommes mercredi, le 21 janvier et c’est le jour de la délivrance pour nous-autres-pauvres- mis-en-quarantaine. Je suis sous la douche chaude de la salle de bain glaciale. La fumée à envahi rapidement la pièce et je m’imagine un instant dans les bains turcs... C’est alors que Camille débarque dans une agitation surprenante : « Vite, vite ! Il faut qu’on sorte, je ne sais pas trop ce qu’il se passe mais Eder a l’air d’être affolé par quelque chose ... ». Je me sèche donc en 2 secondes m’habille en 3 secondes et 20 secondes plus tard, suis sur le pas de la porte. 2 infirmiers sont là. C’est l’heure du test PCR de fin de quarantaine. Allez hop, on tend les narines là en pleine rue. Nous aurons les résultats dès le lendemain matin. Négatifs (ouf !). Nous sommes libres et nous pouvons sortir. Eder semble content lui aussi et on sent une petite pointe d’émotion chez lui ; il nous confie qu’il s’était habitué à notre présence et qu’on va lui manquer. Quelques minutes plus tard, on enfile bonnet et manteau. Il fait froid dehors et on file en centre-ville pour rejoindre Vedat dans un bureau. C’est lui qui a nos documents. On les récupère, buvons un café turc. Eder tient à nous faire faire un tour de la ville. On prend d’abord un thé chez le libraire qui nous offre une carte de la Turquie. Je fais tailler ma barbe et mes cheveux chez le barbier et on y prend aussi un thé. Dans la rue, on déguste une grosse assiette de baklavas avec... un thé. Voyant que la journée passe, Eder nous propose de passer une dernière nuit chez lui. On accepte et avant d’aller dormir, on mangera d’énorme et non moins délicieux köftë avec... du thé !

Le lendemain matin. Il nous prépare un petit déj’ encore plus copieux que d’ordinaire s’exclamant et nous encourageant à terminer nos assiettes en mimant avec ses mains le pédalier d’un vélo : « Bicicleta ! Bicicleta ! »

C’est comme ça que se termine notre première semaine en Turquie. Spécial temps et rupture brutale entre la liberté totale de nos mouvements des derniers mois et ce stop forcé de 7 jours entre 4 murs. On gardera tout de même un sacré souvenir de ce moment et sommes désormais heureux de retrouver notre liberté d’aller n’importe où en Turquie. Nous avons même le privilège, en tant que touristes, de ne pas s’astreindre au couvre-feu journalier et au confinement du week-end. C’est donc avec une certaine légèreté que nous reprenons la route direction Istanbul !

2 étapes nous suffiront pour arriver dans cette énorme métropole qui fait office de carrefour entre l’Europe et l’Asie. En route, nous faisons escale chez Melhi à Çorlu. Il est lui aussi cycliste et voyageur. Très intéressant de papoter avec lui et de partager nos expériences. On découvre même qu’il est le créateur du célèbre et précieux groupe Facebook « long distance cyclists ». Nous dormirons ce soir dans son magasin de vélo après avoir pris un bon dîner chez sa maman et après que Camille ait partagé quelques notes de violon avec sa petite sœur. La soirée se poursuit dans le sous-sol du bike shop où nous buvons du vin de qualité douteuse en bonne compagnie, dans une ambiance enfumée et enrichie de bonnes découvertes musicales. Nous nous endormons sur le canapé et repartirons dès le lendemain matin.

Entrer dans Istanbul à vélo ; on nous avait prévenu que c’était dangereux et pas tellement conseillé. Mais là, avec la situation sanitaire et le confinement des turcs, les immenses autoroutes sont exceptionnellement calmes. On se fait arrêter 2 fois par la police sur la route qui semble plus intéressée par nos montures que par nos passeports. L’entrée en ville se passe bien, même si la concentration est de mise. Il y a beaucoup moins de véhicules mais la circulation reste tout de même assez dense. On opte donc pour une navigation vocale avec une oreillette branchée à la navigation GPS du téléphone portable. Ce système permet de garder toujours les mains sur le guidon et les yeux autour de la bicyclette. Pas mal pour ce genre de situation.

À Istanbul, nous avons rendez-vous chez Ahmet, un membre du réseau « Warmshowers ». Nous avons son adresse et nous savons qu’il habite de l’autre côté du Bosphore. Il est 18h30 quand nous arrivons dans le centre historique. Les rues d’Istanbul sont étrangement désertes et la nuit s’est déjà bien installée. Après avoir parlé avec quelques passants et demandé à des policiers comment rejoindre l’autre rive, après avoir tenté de traverser le tunnel sous le Bosphore sans succès, nous optons pour l’option Marmaray, ce fameux train qui passe sous le Bosphore. Un homme qui nous voit galérer, nous propose spontanément son aide – sa femme est native de Lorient – pour passer le portail car nous n’avons ni de carte pour les transports, ni le fameux numéro HES mis en place pour lutter contre la propagation de la Covid-19. Finalement, après quelques minutes de négociations et de discussions, le gardien accepte de nous ouvrir le portail et nous passons avec nos vélos. S’en suit une scène assez cocasse où nous empruntons les immenses escalators avec nos énormes biclous chargés, descendant à plus de 500 mètres sous terre. Les couloirs sont vides et il s’avère finalement assez simple de rejoindre l’autre rive. Nous sommes les seuls passagers dans l’immense rame du train prévu pour accueillir d’ordinaire des milliers de stambouliotes. On remonte par l’ascenseur et nous voilà en Asie ! Reste maintenant à trouver l’immeuble de Ahmet. Au coin d’une rue au dénivelé impressionnant et poussant à bout de bras nos gros vélos, on trouve deux jeunes dans la rue qui mangent une pizza. Ils nous aident et vers 21h, on se retrouve dans la bonne rue. Maintenant, nous savons que nous sommes proche du but, mais difficile de trouver la maison. Je garde donc les vélos pendant que Camille part à la recherche d’un téléphone turc pour demander à Ahmet de sortir. Opération réussie ! Il sort et nous pouvons entrer nous installer, prendre une bonne douche, manger et faire connaissance avec ce très sympathique hôte avec lequel le courant passe très vite. Il est jeune, infirmier urgentiste de profession et est d’un caractère très calme. Nous resterons quelques jours avec lui, passant de bien agréables soirées. On part la journée arpenter les rues des différents quartiers de la ville. Nous découvrons avec délice sa folie, sa beauté, sa météo, ses différentes ambiances, son immensité. On abuse des bateaux-bus sur le Bosphore. Ahmet, lorsqu’il a du temps nous accompagne et nous fait découvrir ses coins secrets, et quelques curiosités culinaires. Au bout de cinq jours, nous quittons l’appartement de Ahmet qui doit recevoir chez lui sa famille pour quelques jours. On débarasse donc le plancher après une dernière soirée avec lui sur les hauteurs d’Istanbul à boire du lait chaud à la cannelle et contempler l’immense Istanbul.

Le lendemain, on décide de contacter une autre membre du réseau « Warmshowers » ; Hande est d’accord pour nous recevoir et nous donne rendez-vous dans la soirée. Nous profitons de cette journée de transition pour amener nos bicyclettes chez un réparateur que cette dernière nous a conseillé. Il vérifiera la tension des rayons et remplacera ma roue arrière ainsi que le moyeu qui était complètement cassé. On prend le temps d’un thé avec le réparateur et on rejoint comme prévu Hande dans son appartement au 4e étage. On y passe la soirée et, au vu de l’ouverture météo qui se profile, nous prenons la décision de repartir dès le lendemain et par la même de quitter Istanbul.

Nous sommes le 28 janvier et cette pause stambouliote marque une sacrée étape de notre voyage. Côté jambes et esprit, l’envie est toujours d’avancer, comme aspirés par l’envie de toujours aller plus loin, de découvrir de nouvelles personnes, paysages, cultures. Pas question, donc de s’arrêter.

Nous longeons pendant une bonne vingtaine de kilomètres le Bosphore. Le vent est fort et quelques vagues blagueuses nous éclaboussent, nous laissant un goût salé... Nous rejoignons Pendik où nous prenons un ferry pour Yalova, de l’autre côté de la mer de Marmara. Tout cela nous prend la journée et à Yalova, profitant des ondes wifi délivrées par un établissement de restauration rapide américain, nous contactons le président du club de vélo de la ville. De fil en aiguille, on se retrouve dans le magasin de bicyclette de Engin qui contact à son tour un copain cycliste qui habite à une dizaine de kilomètres et qui semble heureux de nous accueillir. Voilà comment ça fonctionne en Turquie ! Nous partons donc dans la nuit sur la bande d’arrêt d’urgence d’une voie rapide, lampes sur le front et feux clignotants à l’arrière, pour rejoindre sa maison. Nous arrivons vers 21h. Il fait nuit noire, les bords de route sont enneigées car nous avons pris pas mal d’altitude. On passera une superbe soirée avec lui. Engin, le réparateur de bicyclette nous rejoindra ainsi que Ehrin, collègue de Engin. Ces derniers travaillent à l’hôpital de Yalova et sont respectivement infirmier et anesthésiste. Il sont également passionnés de vélo. Le lendemain, nous nous équipons pour repartir, mais la météo dehors est catastrophique. Pluie, vent, tempête... Erhan nous invite à rester et profite d’une éclaircie pour nous embarquer dans sa voiture afin de visiter des thermes dans un grand parc naturel pas très loin et partager un repas surprenant dans l’hôpital avec ses collègues. Ça chante, ça joue.

Moment mémorable, incroyable. On finit au bar de l’hôpital à boire des thés et rencontrer tous les cyclistes de la ville !

Le soir, sans doute de peur que nous nous ennuyions, Ehran a invité un ami musicien qui joue du bağlama (instrument traditionnel turc). On sort aussi nos instruments autour d’un verre de raki et la soirée se déroule ; musicale et enrichissante dans une ambiance chaleureuse et amicale. Nous profitons d’une nouvelle nuit dans ce grand lit et à l’abri de la pluie qui s’abat vivement à l’extérieur. Demain, nous repartirons vers l’Ouest pour rejoindre Çanakkale et le détroit des Dardanelles. À priori, si le vent ne nous est pas défavorable et en fonction des rencontres que nous pourrions faire, cela devrait nous prendre une petite semaine.

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