En route pour la Grèce - km 6188,2

Dimanche 27/12/2020. Sofia, Bulgarie.


Après notre grande pause de 10 jours, à la fin du mois de novembre à Orikum en Albanie, nous avons pris la décision de reprendre la route en direction de l’Est et de la Bulgarie ! L’hiver arrive à grands pas et nous a fait quelques signes durant notre pause albanaise, mais on a la bougeotte et on pense qu’on a encore le temps de traverser l’Albanie et la Macédoine avec des températures qui devraient rester raisonnables.


Pas facile de décider d’un itinéraire par ces temps de mesures sanitaires, et cette pause sur la côte albanaise nous a plus mélangé les esprits qu’autre chose. C’est d’ailleurs impossible d’établir notre direction… C’est plutôt la Covid et ses règles dans chaque pays qui décide de notre itinéraire et plus on avance, plus les règles de ce jeu qui devient pas très amusant sont contraignantes. Personnellement, je ne le vis pas toujours très bien. J’ai le sentiment d’être prisonnier, bloqué, sans raison d’avancer. Pas moyen de rejoindre la Grèce par voie terrestre depuis l’Albanie ; la frontière est fermée. Par voie maritime, on pourrait peut-être passer par l’Italie, mais ça enlève une certaine cohérence à notre parcours. On sait aussi que la Grèce est confinée et que certains cyclovoyageurs y sont plutôt biens sur des plages du Péloponnèse. On sait aussi que Olga viendra depuis la France fêter Noël dans sa famille à Ioannina et qu’ils nous ont réservé une place à leur table. Alors, après quelques appels avec cette dernière et à l’écoute de sa voix solide, douce et rassurante, on décide d’établir un plan : on passera la frontière entre la Bulgarie et la Grèce puis nous irons à Thessalonique. Nous y rejoindrons Olga et partirons en bus à Ioannina. Nous n’avons pas beaucoup de temps, mais ça nous semble faisable. On contacte aussitôt Xristina à Thessalonique, pour la missionner de nous trouver un endroit pour stocker nos vélos le temps où nous serons dans la famille de Olga. Elle nous trouve même un appartement ; chez son frère. On en demandait pas tant, mais cette adresse pourrait bien nous servir à la frontière.


On a donc de nouveau une visée, un point de mire. Direction Promachonas, le seul poste frontière où l’entrée par voie terrestre est autorisée. Il nous faudra faire un test PCR et une demande d’entrée sur le territoire auprès du gouvernement grec. Il nous faudra surtout re-traverser l’Albanie d’Ouest en Est et longer la frontière hellénique pendant plus de 500 kilomètres, dans les montagnes de Macédoine du Nord et rejoindre Petrich qui est la dernière ville bulgare avant la Grèce dotée d’un hôpital. On va donc faire pas mal de bicyclette et découvrir un nouveau pays : la Macédoine ! Vous pensez bien que ce n’est pas pour nous déplaire et c’est le 7 décembre qu’on décide de quitter le petit appartement d’Orikum, où nous avons passé un bon moment, gâtés par les délicieux repas préparés par notre hôte Anita. 

On a conscience de laisser derrière nous la Méditerranée et son climat si confortable à cette saison, mais qu’à cela ne tienne, nous, on veut avancer ! 


C’est donc parti pour une grande traversée de l’Albanie d’Ouest en Est, on découvre la sympathique ville de Fier. On dort sur le terrain de foot de Zharrëz entre des dindons et des flaques de pétrole. On traversera des cultures intensives de légumes pour rejoindre Elbasan. C’est assez drôle car on est vraiment proches des routes empruntées quelques jours plus tôt lorsque nous descendions vers Gjirokaster. Il faut bien dire que l’Albanie, on l’aura sillonner en long, en large et en travers pour notre plus grand plaisir. Un plaisir des yeux pour les paysages incroyables et variés, mais surtout pour la beauté de ses gens, leur sens de l’accueil, de l’aide, leurs allures classieuses, la curiosité et l’intérêt pour l’autre, la spontanéité… . Pays beau, gens beaux ! 


Les nuits commencent à être fraîches et à Elbasan, on décide de poser nos bicyclettes dans un petit appartement au cœur du centre ville. Ça nous permet de profiter de cette jolie cité et de l’ambiance animée en cette veille de fêtes. 


Le lendemain, on emprunte la grande route sous une pluie qui ne s’arrête pas... Les camions sont nombreux et nous obligent à ne jamais lâcher notre vigilance, la pluie et le froid, pas vraiment de beaux paysages, crevaison en cours de route et fin de journée avec une douche froide dans un motel un peu miteux…  Vous nous en voudrez pas si on ne classe pas cette journée au hit-parade des étapes de rêve… 


Heureusement, on enchaînera avec du beau, du très très beau : le lac d’Ohrid qui fait la frontière entre l’Albanie et la Macédoine. On décide d’en faire le tour en le contournant par le Sud en passant par la ville de Pogradec, dernière ville de cette Albanie qu’on aura tant aimée sillonner.


Premiers coups de pédales en Macédoine après un passage à la frontière qu’on pourrait qualifier d’anecdotique. Un petit coup d’œil sur le passeport, un petit « revissé de képi » pour le garde frontière Macédonien et nous voilà tout de suite plongés dans une atmosphère totalement différente. Tout devient beaucoup plus calme, silencieux. Même si on a adoré cette activité permanente de l’Albanie qui n’était pas sans nous rappeler la vivacité colombienne, cet apaisement soudain nous repose. Les feuilles dans les arbres sont oranges et tirent sur le brun. Elle résiste de leurs dernières forces pour s’accrocher à la branche des chênes. Un simple coup de vent viendra bientôt les séparer et la feuille lâchera, mourant avec élégance dans une dernière danse aérienne et de venir se poser délicatement sur le bitume cabossé, là, juste devant nos pneus usés par des milliers de kilomètres. Lenteur, silence, apesanteur. On roule avec une douce sérénité. Il ne fait pas très froid et les routes vallonnées se chargent de faire monter notre température corporelle. À notre gauche, le lac s’étale, dans un bleu gigantesque tandis qu’à notre droite les immenses montagnes rocheuses semblent nous regarder de haut.


Ohrid, charmante petite ville au bord du lac. Le soleil réchauffe son port et les rues pavées de sa vieille ville toute la journée. Une grande rue commerciale nous ramène assez brusquement à la chouette fiesta capitaliste européenne. C’est fou comme on s’en passerait assez vite… Nous décidons de nous arrêter là quelques jours pour profiter de l’ambiance, des terrasses des cafés, de la douceur ambiante, des pâtisseries locales, etc. 


13 décembre, on repart pour traverser la Macédoine. Une traversée qui s’annonce montagneuse. Dès aujourd’hui, on montera nos bicyclettes et tout notre barda à 1200 mètres ! C’est haut et il fait chaud à monter. En haut, c’est humide et froid mais comme la vie est bien faite, on est invité à prendre un café dans une petite cabane avec 3 bonhommes. Le poêle chauffe à gogo la petite pièce et on se retrouve bien vite en t-shirt. On comprend, après quelques minutes et d’étonnants mimes silencieux du vieux monsieur enfoncé dans son fauteuil, qu’il s’agit d’une cabane pour les conducteurs des engins de déneigement. Il y a un lit dans le coin, une table, la télé comme si quelqu’un y restait. Ça donne l’impression d’un refuge et un chasseur est là aussi. C’est d’ailleurs lui qui nous a invité à entrer. Ils sont beaux et particulièrement ce frêle bonhomme enfoncé dans son fauteuil, beaucoup trop grand pour lui. Il a un beau sourire, un visage creusé qui illumine l'espace un peu sombre où nous nous trouvons. On boit notre café-Pepsi et on remonte sur nos vélos pour rejoindre, au terme d’une longue descente, Bitola. On y passera la nuit avant de poursuivre notre route vers l’Est. 


L’étape du lendemain est marquée par un vilain vent de face. La fraîcheur nous rosie les joues et de bonnes grimpettes sont au programme. Heureusement, on fini par 20 kilomètres de descente qui nous font plonger à toute vitesse vers Kavadarci.


Depuis qu’on est en Macédoine, on a pris l’habitude de viser des villes comme fin d’étape. C’est sûr qu’on peut facilement y trouver des coins au chaud, mais la ville ne s’avère pas être le meilleur environnement pour un accueil spontané. Eh bien Kavadarci va nous montrer le contraire. 

Ça commence par une crevaison roue avant pour moi : ça met dans l’ambiance… je me dis que je réparerai quand on aura trouvé un lieu pour passer la nuit. Ça dure un peu plus longtemps que prévu. Nous sommes un peu baladés d’un bout à l’autre de la ville par des indications assez floues des personnes avec qui on communique. On fait le tour de tous les hôtels de la ville qui sont soit fermés soit hors budget pour nous. On croise au détour d’une rue une femme tout sourire qui nous parle un instant et nous lance des « bravos ». On entre dans la pharmacie, dans le commissariat de police, mais pas de solution pour nous. Je me décide à réparer ma crevaison. La nuit est maintenant bien tombée et on commence à légèrement désespérer. Ça fait bientôt 2h qu’on est là à bedasser et des bedassous, qu’est-ce que ça fait ? Ça se plante sur la place centrale, tout bedas et pi, ça attends… mais pas bien longtemps. Camille me dit : « c’est bizarre, il y a la serveuse du café, j’ai l’impression qu’elle vient vers nous… » Je n’écoute que d’une oreille, le cerveau en ébullition pour essayer de réfléchir à un plan auquel on n’aurait pas pensé. Pas le temps de réagir à la phrase de Camille que la discussion est déjà lancée avec la jeune fille. « Vous êtes les 2 cyclistes français. Venez prendre un café et ma mère va venir pour vous conduire à la maison de ma grand-mère. Vous pourrez y dormir au chaud cette nuit et manger un bon repas. »


C’est incroyable ce passage du froid qui commence à ralentir les neurones à un bon café chaud en quelques secondes. Marija, c’est le nom de la jeune fille, nous installe à une table de son café nous offrant une bonne boisson chaude et après quelques instants, sa mère arrive. On reconnaît tout de suite la femme qu’on avait croisé quelques heures auparavant et qui nous avait réchauffé de son sourire. Elle nous expliquera qu’elle nous a cherché dans la ville et même prévenu la police de la contacter si ils nous croisaient. Elle s’excuse même de ne pas nous avoir invité spontanément. On finit donc notre café et on suit cette femme qui arborent toujours son doux sourire. Une fois dans la rue, elle nous indique la voiture qu’on va devoir suivre à travers la ville. Ce n’est pas sans nous rappeler notre course-poursuite derrière une auto en Croatie il y a quelques mois. C’est son mari qui est au volant et il a quand même une conduite beaucoup plus tranquille, nous attendant à chaque changement de direction. Ce parcours nous vaut quand même une petite suée. La voiture s’arrête devant une maison dans un quartier résidentiel de la ville. Il fait déjà bien nuit dehors et Zoka, la dame, nous invite à entrer nos vélos par le garage. Toujours un bon début de rentrer par la porte secondaire d’une maison… La maison est très grande et la grand-mère habite au sous-sol. Une petite pièce lui est réservée avec un poêle à bois, un petit lit dans un coin, une table et une cuisine. Un pan du mur est recouvert de tout un tas de photos qui représentent des couples et des enfants de la famille dont elle semble naturellement bien fière. Une petite niche abrite une icône religieuse entourée de quelques bougies. Il y a aussi un article de journal avec la photo d’un cyclo-voyageur. Il s’agit du frère de Zoka et donc le fils de la grand-mère, lui aussi à voyager en vélo entre la Suisse et la Macédoine du Nord et le grand appartement à l’étage lui appartient. En moment, il est en Suisse pour le travail. Le cadre est vite décroché et nous est mis entre les mains. On sent la grande fierté de sa maman, cette très belle petite vieille qui nous embrasse avec énergie dès notre arrivée ; quasi « un abraso colombiano » ! On a oublié son prénom et pour cause, on nous a tout de suite précieusement permis de l’appeler « Bubba », ce qui signifie grand-mère. Alors évidemment, on se sent très à l’aise avec tant de simplicité et de spontanéité. On est tout de suite sous le charme de cette famille qui nous donne un accueil émouvant et particulier. Un peu surprenant et intense cette sensation d’être là, comme en famille alors que quelques heures auparavant, nous ne connaissions pas ces gens. S’en suivra une soirée bien agréable, simple et chaleureuse. Hilia nous prépare un bon repas bien calorique. On boit de la bière et du Raki, on rit beaucoup, on se raconte nos histoires, on fait une virée en ville entre hommes pour aller chercher des munitions : des bières à la supérette ! On se fait engueuler par les bonnes femmes en rentrant enfin surtout Zoka car Camille n’est pas tout à fait mécontente de voir arriver quelques nouveaux litrons de bière dans les poétiques, magnifiques et néanmoins plastiques bouteilles vertes. Nous terminerons la soirée dans l’appartement de l’étage pour laisser la mémé se reposer. On apprendra en fait qu’elle ne dort pas et qu’elle passe ses nuits à regarder des séries turques à l’eau de rose à la télé.


Le lendemain matin, Hilia et Zoka sont rentrés chez eux et sont au travail. On se retrouve seul avec la grand-mère qui ne comprend pas un mot de ce qu’on raconte et vice-versa. Les sourires suffisent. Elle nous prépare un petit déjeuner copieux à base de fromage frais, yaourts, byreks et café turc. Un régal. 

Marija nous rejoindra en fin de matinée. Elle ne travaille pas aujourd’hui et la journée s’annonce magnifique. On profitera donc de la fin de matinée pour faire une balade tous les 3, dans un parc de la ville, comme si on se connaissait depuis longtemps. Une sorte de cousine éloignée qu’on voit pas souvent mais qu’on aime beaucoup. On prend le temps d’un café et elle nous ramène chez la grand-mère. On s’y repose l’après-midi. Et vers 17h, Hilia vient nous chercher. On mangera chez eux dans un petit appartement à l’autre bout de la ville. Immeuble style soviétique où on se sent bien. Deux chiens s’agitent sur le canapé. Marija y fume une cigarette. On mange des pâtes au fromage et aux légumes. Un délice. Un plat de dimanche soir en famille, pas de chichi. Et ça, on aime. Camille danse avec Hilia. On écoute beaucoup de musiques macédoniennes, un peu de Brindezingue, quelques clips vidéos de Labulkrack, etc. Camille apprend à faire du café turc et on retourne chez la mémé avec Zoka après avoir embrassé Hilia qu’on ne reverra plus.


Le départ du lendemain se fait après un nouveau petit déjeuner copieux. Les chaussettes de Camille ont fini de sécher au dessus du poêle et les sacoches sont bouclées. Crevaison réparée pour moi ; on part. Bubba nous fait comprendre qu’on doit partir vers la rue qui descend, car elle jettera derrière nous un seau d’eau qui coulera derrière nos bicyclettes. Ce geste est sensé nous porter chance et nous protéger pour la suite de notre voyage. Après cet énergique lancé, elle nous suivra vigoureusement d’un bon pas sur une centaine de mètres. Une allure bien trop rapide pour son grand âge, 83 ans. Son châle vissé sur la tête, elle nous embrasse une dernière fois et nous signe marmonnant une prière. De notre côté, on se met en selle, imprimant dans nos esprits ce sourire que nous n’oublierons pas de sitôt. On passe boire un café dans le bar pour saluer et remercier Marija et on repart, boostés par cette incroyable et forte rencontre. Ce soir nous visons Stroumitsa, pas très loin de la frontière bulgare. Juste après, à Petrich, nous ferons notre test PCR. Et ensuite, direction la Grèce. 


Bon, tout ça c’était le plan. Mais quand on fait ce genre de voyage, et encore plus dans cette époque très spéciale, tout ne se passe pas comme prévu. On est bien arrivés à Petrich. On a fait notre test, on a eu les résultats, on a fait les 20 kilomètres qui nous séparait de la frontière. On a passé la douane bulgare très souriante mais au moment de passer la douane grecque, coup dur, nous sommes bloqués... Alors ça, c’est vraiment rageant. On avait tout bien fait. Le policier mesure bien notre notre déception et le périple pour arriver jusqu’à lui, mais il a des consignes strictes. On ne rentre désormais plus en Grèce que pour le travail, la famille ou la médecine. Nous resterons donc là un moment, juste devant le poste frontière, le cul sur le trottoir pendant sans doute une bonne heure. Les drapeaux grec et européen flottent, nous narguant du haut de leurs mâts blancs. Nous ne sommes pas énervés mais sacrément déçus, frustrés. On prend le temps de contacter l’ambassade de France en Grèce ainsi que le consulat, histoire de causer un peu. Peut-être aurait-il une solution pour nous ? On donne aussi l’information à Olga et à nos familles, car on a besoin de partager cette déception. À côté de nous, un papa doit retrouver ses enfants pour les fêtes et lui aussi est bloqué. Ça nous fait un peu relativiser notre cas. Pendant ce temps, les gros semi-remorques continuent leur ballet incessant dans une circulation en continue, insolents, montrant que le commerce semble assez bien s’arranger des règles… 


Au bout d’une bonne heure, on finit par remonter sur nos bécanes et on fait demi-tour. Pas vraiment le choix. Les gardes bulgares nous font des grands gestes, nous arrêtent même surpris de nous voir repasser. Même eux, n’étaient pas au courant des nouvelles mesures prises par le gouvernement grec. Ils nous disent « Bulgaria beautiful ! » […] bon, bah alors si Bulgaria is beautiful et bah on y va. On décide de remonter vers Sandanski. Il fait déjà froid et on étudie rapidement une route qui passera par des vallées. En tout cas, on tâche d’éviter les grandes altitudes.


À Sandanski, on se pose dans un petit appartement. La ville est très charmante et douce ; propice à la réflexion. On y reste d’ailleurs 2 nuits car il nous faut revoir tous nos plans et nous reposer un peu. La plus grosse déception, c’est de ne pas voir les copines si proches mais armés d’un esprit plus qu’optimiste, on saisit notre nouvelle liberté dégagée de l’objectif hellénique. Nous prenons la décidons de filer visiter Sofia puis vers l’Est en direction de la Mer Noire.


Les quelques étapes qui nous séparent de Sofia sont fraîches. Très fraîches. Certains kilomètres se font dans un épais brouillard et les descentes sont glaçantes. On arrive la plupart du temps à nous trouver des petits appartements à des prix raisonnables. 


À Radomir, après avoir poireauter pendant 2h dans le froid, on a la permission de planter la tente dans la cour de l’école. Dans cette région, les bulgares ne sont pas très accueillants, un peu à l’image de ces grandes villes toutes grises, témoins de la récente occupation communiste. L’école est vide d’enfants à cause de l’épidémie, on nous offre quand même du thé et des gâteaux. On est contents. Nous traversons de magnifiques paysages, parfois au milieu de puissantes et impressionnantes gorges. À notre droite les parcs naturels du Pirin puis celui de Rika n’hésitent pas à nous en mettre plein les mirettes de leurs splendeurs et leurs gigantisme…


Notre arrivée à Sofia se fait sous un paisible et clair ciel bleu. Ça nous change un peu des étapes brumeuses des derniers jours. On arrive dans la capitale bulgare par la banlieue Sud, modeste où traînent carcasses de voitures et habitations misérables. La route est en mauvaise état et les ruelles perpendiculaires s’enfoncent, boueuses, à travers les nombreuses cabanes de fortune. Nous sommes interpellés à chaque instant par des hommes sur le bord de la route. Plutôt de jeunes hommes qui ont le sourire et nous envoient de grands signes et on y répond par des levés de mentons et des salutations de la main. C’est quand même un peu intimidant car on est très observés et on chacun semble s’arrêter à notre passage. J’imagine qu’on a l’air de deux énergumènes sur notre grosses bicyclettes qui racassent sur cette route abîmée. 

Petit à petit, les constructions se changent en grandes barres d’immeubles. On tourne à droite ; une flèche nous indique « Centrum » et à la fin du grand boulevard, nous apercevons le quartier historique et les premiers dômes dorés à l’horizon. Nous commençons par nous dégoter deux énormes parts de pizza, posant notre valeureux derrière sur un bout de trottoir. Nous avons la cathédrale Sainte Nédélia derrière nous et le grand boulevard commercial - sorte de Champs-Elysées sofiotte - devant nous. Cette grande avenue piétonne dirige et fait une sorte de focus sur l’impressionnante montagne Vitosha. On flâne, on apprécie la ville, riche de beaux monuments et d’une énergie positive. On trouve une petite chambre non loin du centre historique.  Beaucoup de musiciens dans les rues, le marché, la rue des barbiers… On y fête Noël très simplement et le 25 on profite de notre sédentarité pour débarrasser nos vélos de leurs sacoches et escalader la montagne Vitosha. 1800 mètres et de la neige sur les derniers kilomètres. Pas facile car ça monte fort et le revêtement est pavé ! Malgré ça on profite de superbes vues sur la ville, une belle ambiance et un chouette défi réalisé pour un Noël dont on se souviendra longtemps. 

Le lendemain, on se repose. Nous en profitons pour tracer les grandes lignes de notre future trajectoire sachant déjà que nous ferons un arrêt à Plovdiv sous les conseils de Clément et Lucile qui ont passé une semaine en Bulgarie il y a 2 ou 3 ans et qui avaient bien apprécié cette ville… Alors on s’endort pour une dernière nuit sofiotte rêvant déjà à remonter sur les biclous pour nouvelles aventures. Les températures s’annoncent plus douces avec même de belles journées ensoleillées… « soupèr ! »

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