Le Morvan - Km 663

Quelques kilomètres au sud du lac de Pannecière.


Le soleil est là, accompagné de sa lourde chaleur. Les changements météorologiques sont assez brutaux. 


Ce matin nous étions sous la pluie, imperméables sur le dos et pas plus de 16°C. En en rien de temps, la température est montée. Nous nous accordons donc une pause après avoir découvert le très beau lac de Pannecière. Nous l'avons descendu par son côté Est en passant par Chaumart. J'en profite pour faire quelques notes de cornet dans l'église du village. Malgré la pluie fraîche et le ciel chargé, nous avons pu profiter de la beauté du lac prenant ses aises dans le vert accidenté du Morvan.


La veille, il est 19h et nous venons d'entrer dans le parc naturel du Morvan (ce gros bloc vert sur la carte). On cherche un lieu de bivouac car par ici, les campings ne courent pas les chemins. Avec un coup de pédale qui commence à faible, on se hasarde dans le bourg de Cervon. D'abord on repère un petit coin tranquille coincé derrière l'église. Pas mal. Nous allons quand même un peu plus loin et près de la salle des fêtes une porte est entrouverte. À peine arrêtés, plusieurs personnes sortent. Un peu à la manière de figurines dans une maison jouet. Un jeune homme au cheveux roux suivi immédiatement de Jennifer. En fond, on aperçoit deux hommes plus âgés, canettes de bière à la main, tatouages, torses nus. À l'étage, un autre homme sort à la fenêtre de l'étage comme un coucou de son horloge. Un peu grassouillet, T-shirt rose flashy et coiffure typique de la jet-set niçoise des années 90. Joli tableau.


Tout ce petit monde s'inquiète de nous. Nous prétextons ne plus avoir d'eau dans les gourdes tout en glissant qu'on est à la recherche d'un coin pour planter notre tente. Le jeune homme roux se précipite pour nous les remplir. Celui de l'étage, avec son air de vedette retraitée nous propose spontanément de s'installer sur leur terrain, juste derrière la maison. Un petit regard avec Camille qui fait guise de réunion décisionnelle pour finalement accepter cette première invitation. 


Plusieurs fois, la jeune fille (Jennifer) vient s'inquiéter de nous, voir si on a besoin de quelque-chose. Par dessus le muret, l'homme au T-shirt rose nous propose une table pour manger. Une fois notre petit repas terminé, on ne tarde pas à ramasser nos affaires et nous mettre dans la tente. Pas d'électricité, alors on suit le rythme du soleil. C'est à ce moment que la jeune fille arrive avec deux énormes parts de gâteau aux fruits rouges. Miam !


"C'est pour prendre des forces"

Et elle repart aussitôt avec toute la discrétion possible. On mange une part pour marquer le coup et surtout parce-que ça à l'air très bon. On cale l'autre morceau dans le coin d'une sacoche ; ça sera le dessert pour le lendemain midi.


Nous allons donc nous coucher avec le ventre bien rempli, mais une dernière fois, nos curieux hôtes remplis d'une belle humanité nous indiquent qu'ils laisserons une caravane ouverte, si jamais il pleut dans la nuit. 


À aucun moment, ces gens d'un accueil incroyable nous ont demandé ce que nous faisions. Comme si c'était mal-poli. Juste un accueil simple, gratuit, dépourvu d'intérêt... Ça fait du bien. Ça donne confiance en l'humanité. 


Le lendemain, on redémarre tôt, discrètement vers le cœur du Morvan. Lac de Pannecière puis fin d'étape chez le charismatique Grégoire qui nous accueille dans la maison d'Hélène, sa chère et tendre. Bonne soirée passée avec eux : kebab dans un des meilleurs établissements gastronomiques de Château-Chinon (Miam des frites !) et concert au camping ! 


Le Morvan en résumé : vert et vallonné, grosses côtes, grandes descentes qui font pleurer les yeux, compteur qui passe de 8 à 62 km/h en un rien de temps, musique funky et bourrée 3 temps à l'accent oriental, vues incroyables, fort accent régional, tranquillité absolue.

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